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Des moyens limités, mais un vrai potentiel !

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Trouver les bons hommes

“Choisir, c’est éliminer” ; enfin, paraît-il… Jamais, en effet, vous n’entendrez Bruno Mingeon reprendre cette antienne à laquelle se raccrochent si souvent certains de ses confrères à l’heure d’annoncer leur sélection. En France, le bobsleigh n’est ni le foot, ni le rugby, avec leurs centaines de milliers de licenciés et leurs filières de formation. Son équipe nationale, il faut la construire, la recruter. Avec des idées et notamment des recrutements dans le monde de… l’athlétisme ! “Parce qu’avec trois pousseurs pour les bobs à quatre, on a besoin de “gabarits”. Même les pilotes sont souvent d’anciens pousseurs aujourd’hui ! , justifie la figure du bobsleigh tricolore. Par leur explosivité, les sprinteurs nous intéressent mais, pour les pousseurs de côté, on se tourne davantage vers des lanceurs ou des décathloniens de 100-110 kilos, capables de 50 mètres rapides.” La détection, avant le recrutement. Mais quels arguments avancer pour convaincre ces athlètes de quitter leurs pointes et d’enfiler un casque et une combinaison ? “Je ne cherche pas à les faire rêver, balaie Mingeon. Si on se permet d’aller vers eux, c’est aussi parce qu’on les sait “bloqués” dans leur discipline : c’est du top 6, pas des médaillables. Avec le bobsleigh, on leur permet de rester dans le haut niveau, en leur offrant la chance de participer aux JO.” Un argument évidemment choc. “Ces sportifs s’aperçoivent qu’ils peuvent rivaliser avec les meilleurs du monde, ils ont enfin un retour sur investissement… C’est bon pour leur plaisir, leur confiance également.” Une “fraîcheur”, doublée d’un enthousiasme retrouvé, stimulante pour le collectif ; c’est là le pari humain de Bruno Mingeon pour performer. “C’est exactement comme dans une entreprise, précise-t-il. De par leur intérêt, certains employés, à l’expérience et au bagage parfois modestes, peuvent malgré tout apporter beaucoup à la société. Vraiment, ce choix des hommes est, à mes yeux, le nerf de la guerre.”

Balayer les frustrations

Naturellement, comparé à ses voisins suisses, italiens ou allemands, le bobsleigh français fait figure de parent pauvre. Si BMW, Ferrari ou Mc Laren ont investi dans la discipline, et si, en Corée du Sud, Hyundai et ses ingénieurs viennent d’entrer eux aussi dans la danse, aucune marque française ne s’est encore lancée dans l’aventure. Alors, pour résister matériellement à la concurrence, Bruno Mingeon est condamné “à trouver des plans” en récupérant, par exemple, d’anciens châssis, “à louer” mais sans injecter trop d’argent – “de l’argent, de toute façon, on en a peu !”– . “Par rapport à ce qui existe, souffle l’intéressé, on a trois ans de retard”. Comme une pointe de frustration chez Mingeon… incomparable toutefois à celle que ressentent ses hommes. “Au niveau de l’engin bien sûr, même des tenues également, mon groupe voit bien les différences de moyens. C’est donc à moi de faire en sorte que cette frustration liée au matériel ne dure pas toute une année.” Sa méthode ? Entamer au plus vite les démarches pour s’équiper. “Il faut que les gars y voient clair ! Un nouveau bob, une nouvelle machine, ça va donner du “peps”, l’envie de s’entraîner, de pousser encore plus fort… On peut créer la performance.” La phrase est lâchée, révélatrice du mode de pensée de ce manager, persuadé de l’aspect décisif du capital humain dans la performance finale. Il l’estime à hauteur de 70-80 %, même dans un sport mécanique comme le bobsleigh ! Cette conviction, Mingeon la martèle à ses hommes, en permanence, preuves à l’appui comme en cette fin novembre 2014 à Park City. “Nous venions de faire une course très moyenne et, dans le groupe, je commençais déjà à entendre que cela venait du bob, des patins… Et puis le lendemain, avec la même équipe, le même matériel, on se retrouve deuxième ! Voilà, seuls les hommes avaient changé la performance ! ” Reste à savoir, et Mingeon est en le premier conscient, jusqu’à quand ?

Trouver des aides

Parce qu’il sait pertinemment qu’un jour, “la “bricole” (sic) va atteindre ses limites”, Bruno Mingeon apprécie la volonté aujourd’hui affichée par sa fédération de relancer le bobsleigh, ce soutien qu’elle semble vouloir lui apporter…. L’ex-pilote n’a pas oublié qu’en 1998, à l’époque de sa médaille de bronze aux JO, les athlètes disposaient d’une vraie structure d’encadrement et avaient aussi des situations. Il regrette que le tableau se soit assombri depuis. En 2014, c’est la Principauté de Monaco qui assure à l’intéressé sa principale rémunération ce qui lui permet de manager aussi l’équipe de France. Et c’est encore Monaco qui lui “prête” parfois son kiné. Si son ancien partenaire de bob Max Robert a pu l’épauler cette année, c’est parce qu’il jouissait d’une année sabbatique, payée par l’Armée. Bref, son sport a un besoin urgent de moyens, d’aides. Pour améliorer ses méthodes de détection, financer des tests en soufflerie… et pour, au moins, dédommager ses athlètes. “Ce sont des étudiants ou des employés qui prennent des congés sans solde alors qu’ils vivent en location, en couple parfois… Ce n’est pas possible de partir sans rien ! Attention, je ne promets à personne un boulot mais si un athlète vient au bobsleigh, s’il s’investit, je dois faire comprendre certaines choses à la fédération. Je ne peux pas leur demander la lune, sans rien en retour.” La “lune”, c’est pousser toujours plus fort, glisser toujours plus vite. “Obtenir des résultats pour faire parler de nous et séduire de nouveaux partenaires”. Mingeon vise les ministères, les collectivités régionales. Les sponsors privés, aussi. “Monsieur Bontaz nous verse 30 000 euros par an, mais cela me dérange de ne pas encore avoir pu le rencontrer en tête-à-tête. J’ai besoin de parler à cet homme, ainsi qu’à d’autres hommes d’affaires…. En leur expliquant nos problématiques au quotidien, on les impliquerait davantage, financièrement et humainement, dans notre projet..” Pour soigner ce relationnel, Mingeon aimerait se libérer du temps. Ce temps qui, face à ces obstacles, nombreux et en tout genre, lui est toujours compté. “C’est dur, parfois même épuisant ; mais c’est excitant…”

Nota de Votre Coach by Groupe BPCE : ce dimanche 18 janvier, l’équipe de France de bob à 4 a réalisé une performance historique en gagnant, pour la première fois, une épreuve de Coupe d’Europe sur la piste de St Moritz (Suisse), la plus longue du circuit. Bravo à toute l’équipe !

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