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Manager la génération des 15-25 ans

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Ne pas leur faire croire qu’ils sont des adolescents comme les autres

Une autorité naturelle se dégage de son visage, sec, anguleux. Mais, de toute façon, Jacques Gaillard ne s’en cache pas. Avec ses jeunes talents, son management s’avère “assez dur”, son discours, “parfois violent”. “Des sportifs de 25-30 ans toujours présents au plus haut niveau sont là parce qu’ils l’ont décidé. En connaissance de cause, insiste celui qui a dirigé avec succès les combinés Fabrice Guy et Sylvain Guillaume. “Mes adolescentes, elles, n’ont pas toujours assimilé ou compris les exigences que cela impose…” L’aspect psychologique du travail de l’entraîneur devient alors fondamental. “Il ne faut jamais leur mentir, car elles ne sont pas dupes, précise-t-il en amont. À leur âge, il est bien sûr naturel qu’elles aient envie de vivre plein d’expériences nouvelles… Mais notre rôle est de leur rappeler qu’elles n’ont pas l’existence des autres “ados”, que celle-ci est incompatible avec la performance du haut niveau. En clair, qu’il y a des choix à faire dans la vie”. Avant d’être pleinement assimilé, le message doit être régulièrement répété. Explicité aussi. “Il faut les convaincre que plus elles s’appliqueront dans leur travail, plus elles gagneront l’estime d’elles-mêmes, se sentiront fortes, et donc, plus elles pourront “performer”. Inéluctablement, des tensions menacent au cours de la saison. Des colères éclatent, même. “Avec certaines, il m’arrive de leur “rentrer dedans” (sic), comme dans un rapport parents-enfants. Mais si personne ne met de barrières à un moment donné, l’affaire est vouée à l’échec”, justifie l’entraîneur Jacques Gaillard.

Construire, autour d’eux, un environnement sans faille

Passage intense, délicat – certains diront “tourmenté” – de l’existence, l’adolescence se révèle un virage peut-être encore plus décisif chez les athlètes. Le rythme scolaire devient plus élevé, la relation avec les parents, plus conflictuelle, les tentations, plus grandes ; le corps change aussi, certains commencent à éprouver un mal-être… “et nous, dans le même temps, nous leur en demandons toujours beaucoup”, s’excuserait presque Jacques Gaillard. La cohésion autour de l’athlète ne peut, dans ces conditions, supposer la moindre brèche. “Parents, entraîneur de région, entraîneur fédéral… le puzzle doit parfaitement s’assembler dans un objectif commun : la réussite sportive.” Un dialogue sain et cohérent, “évidemment plus régulier que dans la gestion de sportifs plus âgés”, limite ainsi les mauvaises interférences entre des avis techniques émis en club ou en Équipe de France. Et puis, et ce paramètre n’a rien d’un détail, il sensibilise aussi les parents sur la contribution qu’ils peuvent apporter dans l’épanouissement sportif de leur enfant, en termes de repos, de diététique… “Par nature, un athlète est en proie au doute, une faiblesse encore plus sensible chez l’adolescent, explique le chef d’équipe. La solidarité entre toutes les parties présentes autour du sportif n’en est que plus importante. Vraiment, il me semble essentiel que tout le monde pousse dans le même sens !” Le coach, qui a lui-même participé à deux Olympiades, en est convaincu : aux yeux de l’adolescent, “un environnement irréprochable apparaît crédible”.

Coach – adolescent, des pièges à éviter…

Centres d’intérêt, goûts musicaux, réseaux sociaux… Entre Jacques Gaillard, 64 ans, et ses athlètes-adolescentes, impossible de négliger le fameux fossé générationnel. “Je passe pour le  “vieux con” (sic)”, sourit le natif d’Autrans, quand Coline Mattel, 19 ans, se qualifie volontiers de “petite merdeuse”. La collaboration ne doit, en revanche, souffrir de cette différence d’âge. “Pour éviter les incompréhensions, je suis attentif à une bonne communication entre nous, avoue cet ancien directeur national du ski nordique également. Le danger, serait d’avancer les uns les autres avec des œillères. C’est important de se respecter. Après, nous sommes là pour leur éviter, dans leur façon de vivre, de faire des erreurs”. La condition sine qua non pour y parvenir : gagner la confiance de l’athlète. “Mais sans en jouer”, avertit très vite Gaillard. “À cet âge, et encore plus chez les filles que chez les garçons, le côté “affectif” prend une place non négligeable et le coach peut rapidement apparaître comme un Dieu. Il y a cette tendance à l’idéaliser… Dans pareille situation, je juge impératif de rappeler à l’athlète que sa vie ne se construit pas qu’avec moi.”

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